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Tenir son journal alimentaire fodmap

Ecrit par Emmanuel et mis à jour le 3 avril 2024. Relu et approuvé par Anne-Sophie Schmitt, diététicienne-nutritionniste spécialisée dans les troubles digestifs et formée à l’alimentation pauvre en fodmaps par l’Université de Monash.

Beaucoup se demandent par où commencer.

Tenir un journal alimentaire de tout ce que l’on mange est primordial et extrêmement utile. Que vous commenciez ou que vous ayez déjà attaqué la méthode fodmaps, il n’est jamais trop tard.

Photo de Colton Sturgeon sur Unsplash

Pourquoi le faire ?

Dans tous les cas, plus vous aurez « d’historique », meilleures seront les analyses et conclusions que l’on pourra en tirer.

Quoi noter dans son carnet alimentaire ?

A minima, la date, ce que vous avez mangé et quels troubles sont apparus (constipation, diarrhée, gaz, ballonnements, douleurs). L’échelle de Bristol est un outil intéressant pour la nature des selles.

Il peut également être intéressant de noter votre état émotionnel (stress, anxiété, fatigue : les émotions pouvant également amplifier certains symptômes).

Il ne faut pas surtout pas oublier les boissons, les chewing-gums (attention au sorbitol !), les bonbons donnés par vos collègues, le chocolat devant la télévision, les sauces (y avait-il de l’ail ou de l’oignon dedans ?), les assaisonnements, le pain (fait avec quelle farine ?), ce que vous mettez dans votre café, la nature du sucre que vous mettez sur vos fraises, etc.

Inutile de noter votre consommation d’eau plate / du robinet, par contre notez toute consommation d’alcool (même vin et bière), thés, cafés, sodas, sirops, jus de fruits ou de légumes.

Quand remplir son journal fodmap ?

Dans la mesure du possible, il faut noter après avoir mangé. Sinon on oublie ! Le soir, une fois rentré chez vous, vous souviendrez-vous du biscuit servi avec le café au restaurant ou du fruit grignoté entre deux rendez-vous ? Probablement pas ! Et c’est peut-être ces aliments-là qui vous poseront le plus de problèmes.

Idem pour les symptômes : combien de crises de diarrhées aujourd’hui ? À quelle heure la douleur est-elle apparue ? Ces précisions peuvent vous permettre, ou à votre diététicien(ne), de vous aider à identifier les aliments ou les situations problématiques pour vous.

Quel format, numérique ou papier ?

Plusieurs options s’offrent à vous :

Au final entre papier et numérique, c’est avant tout une question de préférence personnelle, certains seront plus à l’aise sur le papier, d’autres avec une application, d’autres avec un tableau.

Je vous encourage pour autant à privilégier une version numérique :

Mon modèle de journal fodmap

J’ai préparé un tableau vierge déjà mis en forme.

En fait, ce n’est pas un tableau mais deux : un standard et un en version simplifiée. Le premier détaille les troubles, leur intensité, le niveau de stress par exemple ainsi que d’autres informations utiles, le second est un peu moins contraignant.

Si vous ne pouvez pas remplir le premier, remplir le second sera déjà utile.

Niveau de précision

« Ketchup », « bouillon », « vinaigrette » ou « pain » ne suffisent pas, précisez bien la nature, la composition, la marque.

Le bouillon est-il maison ou industriel ? Avec quels ingrédients ? La farine utilisée pour le pain est primordiale, s’il est au levain, le préciser également. Le ketchup était le classique d’Amora ou le Heinz Bio ?

Si un ingrédient vous a causé des troubles très nets mais que vous ne connaissez pas la composition exacte, n’hésitez pas à demander à son cuisinier (famille/restaurant) ou au magasin, soit sur le moment soit après coup par email ou sur leur page Facebook. Les professionnels prennent ces requêtes au sérieux et reviennent généralement vers vous avec des informations précises.

Très contraignant ?

Oui, ça l’est. Mais cet outil vous sera d’une très grande utilité, les conclusions que l’on peut en tirer sont très précieuses. Plus vous notez d’éléments, plus vous en apprendrez sur vous-même et le fonctionnement de votre corps.

Si vous n’arrivez pas à tout noter, ne notez que lorsque vous constatez des troubles : lesquels et quels aliments vous avez mangés lors des deux-trois derniers repas.

Cela sera déjà extrêmement utile, mais essayez de le remplir autant que possible, tout dépend de votre motivation et de vos troubles. Soyez le plus rigoureux possible pendant la phase d’éviction surtout, celle-ci ne devant pas durer plus de 3-6 semaines, l’effort est jouable.

Le mot de la diététicienne

Pendant la phase de réintroduction des fodmaps, tenir un journal peut également être particulièrement précieux, pour noter les aliments testés et leurs quantités, ainsi que les symptômes éventuellement déclenchés. Cela vous permet de conserver une trace de vos différents tests, et de s’assurer qu’il n’y avait pas d’autres aliments riches en fodmaps consommés par erreur ce jour-là.

Montrez votre journal à un(e) diététicien(ne) experte en fodmaps

Vous venez de commencer la phase d’exclusion ? Ou cela fait un moment mais vous avez toujours des troubles digestifs ?

Au début, il n’est pas rare que certains aliments riches en fodmaps soient oubliés.

Montrez votre journal à un(e) professionnel(le), il/elle vous répondra de façon personnalisée en vous indiquant s’il/elle détecte de tels aliments, des pistes pour creuser et approfondir.

Il n’est pas rare que des personnes mangent quotidiennement des aliments riches en fodmaps sans le savoir !

Passé un moment

Une fois la phase de réintroduction faite, vous pouvez arrêter de noter tout ce que vous mangez et vos symptômes. Non seulement car cela peut mener à des troubles alimentaires, développer une orthorexie par exemple (le souci de devoir « bien » manger en permanence), mais aussi parce que c’est contraignant.

Par contre, il me paraît intéressant de continuer de noter les symptômes lorsque des troubles que vous n’expliquez pas surviennent.

Avec le recul, cela peut faire émerger des aliments que vous n’aviez pas identifiés comme riches en fodmaps car bien moins courants ou certains qui ne sont pas forcément riches en fodmaps mais que vous ne tolérez pas pour autant, particulièrement des produits plus ou moins transformés, comme de la bière, une sauce, des aliments très gras ou pimentés, etc. Tout ne s’explique pas par les fodmaps pour tout le monde.

Article écrit par Emmanuel et relu et validé par Anne-Sophie

  • Je suis le créateur de Fodmapedia et je suis tombé dans la marmite des fodmaps après un diagnostic de syndrome de l'intestin irritable. Faites un tour sur ma page Qui suis-je pour en apprendre plus sur moi.

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  • Anne-Sophie est diététicienne-nutritionniste spécialisée dans les troubles digestifs, formée à l’alimentation pauvre en fodmaps par l’Université de Monash. Elle accompagne ses patients via des consultations en visio. Elle intervient également à l’hôpital Avicenne (93), au sein de l’hôpital de jour dédié au syndrome de l’intestin irritable.

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